jeudi

Petite numérologie pratique

Il existe trois symboles fondamentaux :

- le point
- la ligne
- le triangle

Au point s'associe l'unité, potentiel de tous les nombres. Pratiquement, nous la représenterons par un cercle - extension du point.
La ligne est ce qui coupe un point, ce qui relie deux points et - surtout - ce qui différencie la notion du haut (ciel) de la notion du bas (terre). A la ligne s'associe donc le binaire, alternativement destructeur et constructeur.
Au triangle s'associe le ternaire, union du point (sommet) et de la ligne (base). On représente généralement le ternaire par un triangle équilatéral.

Ces trois symboles fondamentaux : point, ligne et triangle, engendrent par déduction six nouvelles possibilités - série des nombres allant de 4 à 9.

Nombre 4 = carré, ou complémentaire du cercle (nombre 1).
Nombre 5 = ligne verticale, ou complémentaire de la ligne horizontale (nombre 2).
Nombre 6 = triangle inversé, ou complémentaire du triangle droit (nombre 3).
Nombre 7 = cercle inscrit, union du cercle et du carré (nombre 1 + nombre 4).
Nombre 8 = croix, union des deux lignes horizontale et verticale (nombre 2 + nombre 5).
Nombre 9 = l'étoile à 6 branches, union des deux triangles (nombre 3 + nombre 6).

Le symbole 1 (cercle) apparaît dans la coiffure du Bateleur, en forme de lemniscate.
Le symbole 2 (ligne horizontale) apparaît dans le livre que la Papesse tient sur ses genoux.
Le symbole 3 (triangle) apparaît dans la couronne de l'Impératrice, sur sa poitrine, ainsi que dans la forme de son trône.
Le symbole 4 (carré) apparaît dans les genoux croisés de l'Empereur. On nomme aussi cette lame "la pierre cubique".
Le symbole 5 (ligne verticale ou flèche) apparaît dans la hampe que tient le Pape dans sa main gauche.
Le symbole 6 (triangle inversé) apparaît dans l'arc tendu sur l'Amoureux et dirigé vers le bas.
Le symbole 7 (cercle inscrit) apparaît dans les roues du Chariot (cercle) ainsi que dans la forme de sa caisse (carré).
Le symbole 8 (croix grecque) apparaît, pour l'horizontale, dans le bâton que le Fou tient de sa main gauche et, pour la verticale, dans son bâton de marche. Le bâton de transport, tenu de sa main gauche et posé sur son épaule droite, croise obligatoirement le bâton de marche.
La croix apparaît également dans la balance de la Justice (plateaux + fléau).
Le symbole 9 (étoile à six branches) apparaît dans la forme hexagonale de la lampe allumée de l'Ermite se déplaçant dans la nuit.

lundi

Le parcours du Soleil dans l'année


Cette figure montre les différents stades du soleil au zénith d'un lieu (à midi), aux époques importantes de l'année. Nous constatons que ce "parcours", qui s'échelonne du solstice d'hiver (point le plus bas) au solstice d'été (point le plus haut), épouse la forme d'un gigantesque huit. Le soleil, voyageur du ciel, s'identifie ainsi au Fou du Tarot.

dimanche

Valeur du cycle saisonnier

Ce qui ressort immédiatement, à l'observation du diagramme, c'est l'équilibre des forces en présence.

Cet équilibre est triple :

1) Equilibre des figures par analogie

Chacun des huit personnages se complète analogiquement avec son vis à vis. Ainsi le Fou se complète avec l'Ermite, l'Impératrice avec la Papesse, etc.

2) Equilibre des saisons cardinales et intermédiaires

Les quatre saisons cardinales (N, E, S et O) sont représentées par des personnages assis.
Les quatre saisons intermédiaires (NE, SE, SO et NO) sont représentées par des personnages debout et en marche. Même la situation de l'Amoureux n'échappe pas à la règle. En effet, il faut se souvenir qu'à propos de cette lame, il est souvent question d'Hercule s'arrêtant au carrefour du Vice et de la Vertu.
Ainsi, nous avons quatre sédentaires et quatre nomades - le Fou étant, cela va de soi, le premier des nomades.

3) Equilibre numérique

Le cycle saisonnier confirme de façon évidente l'ordre pentagonal du tarot (voir deuxième message).
Nous avons de plus, dans les limites comprises entre les deux solstices, le total de 22 par 13 et 9.
A partir du solstice d'hiver (le Pape) :
5 + 8 = 13
13 + 3 + 6 = 22
A partir du solstice d'été (l'Empereur) :
4 + 9 = 13
13 + 2 + 7 = 22

Or, nous savons maintenant, grâce à la permutation du Fou, que l'on peut attribuer le nombre 22 à la lame de la Justice qui, de ce fait, traduit bien ce qu'elle représente : l'équilibre absolu (c'est un non sens du point de vue de la physique, mais nous traitons ici de symbolisme).
La vingt-deuxième lettre hébraïque, le Tau, associe l'idée de sein à celle de perfection. Dans la lame de la Justice, le sein se trouve exprimé par la féminité du personnage. La perfection se trouve exprimée par l'union du principe vertical (solstices, Epée), et du principe horizontal (équinoxes, Balance).
La Justice apparaît ainsi comme une personnification de la Mère Divine, tour à tour cruelle et tendre, impitoyable et bonne et surtout détentrice de la méthode absolue.

Le nombre huit

Nous avons vu que l'attribution (par substitution) du huit à la lame du Fou accréditait l'idée que le nombre initiatique du Tarot est le huit, et non le sept.
Dans toutes les traditions, le huit associe les notions d'équilibre et d'orientation.
Sa représentation la plus commune est celle de la Rose des Vents, laquelle transparaît derrière le graphisme arabe du nombre huit - un zéro tordu dans l'espace.
Ce zéro tordu est l'expression symbolique et numérique du caducée d'Hermès (Mercure).
C'est aussi l'expression du rythme sinusoïdal à 4 temps :

- lever
- culmination
- coucher
- disparition

rythme que l'on représente habituellement par une courbe de style "biorythme" :

1 / 2 \ 3 \ 4 / ... 1 /

Si nous plaçons sur le pourtour du 8 nos huit lames saisonnières, nous constatons que la Papesse et l'Impératrice (l'Ouest et l'Est) coïncident en son milieu - nous verrons bientôt à quel point cette coïncidence est remarquable (cf l'Amoureux).
Si le nombre sept est traditionnellement celui du Temps (les sept jours de la semaine), le nombre huit est incontestablement le nombre de l'Espace - et surtout de l'espace à conquérir, du centre (ce sens apparaît dans la "marche" du Fou).
A ce titre, il est remarquable de constater que Fou vient du latin follis, signifiant ballon (baudruche). Le propre du ballon n'est-il pas de se diluer dans l'espace ? C'est pour cette raison que le nombre huit est aussi celui du souffle dans ses acceptions les plus diverses : l'esprit, la respiration, le vent, l'air produit par le soufflet du forgeron, ce dernier sens étant à rapprocher d'Héphaïstos, le dieu boiteux patron des alchimistes. Ne disait-on pas au Moyen Age, d'un mauvais alchimiste, qu'il n'était qu'un SOUFFLEUR ?
Pour les hindoux, celui qui maîtrise l'énergie du souffle parvient à la plénitude. C'est probablement l'un des sens primitifs de la quête du Fou.

Les points cardinaux

1) Le Nord = Pape

Le Nord est la région du solstice d'hiver, c'est à dire le moment où, dans l'année, les nuits sont les plus longues. C'est aussi, par conséquent, l'époque où les jours commencent à rallonger, où la lumière recommence à croître.
C'est là l'origine de la fête de Noël, de la naissance de l'enfant divin (25 décembre). Le don du soleil hivernal (= Père Noël) est le don de sa lumière (= son fils, qui n'est autre que le Fou du Tarot).
Le Pape du Tarot, par sa position de maître du solstice d'hiver, peut donc être considéré comme l'initiateur de l'année et - par extension - comme l'initiateur de toute évolution. C'est la divinité dans son aspect masculin.
Chez les peuples du Nord, c'est Thor, Taranis ou encore l'Apollon d'Hyperborée. Chez les anciens mexicains, c'est Tezcatlipoca, le dieu du Nord, des vents nocturnes et du Ciel.
Dans les traditions africaines (Bambaras), le Nord est la région du dieu Faro, maître absolu du Verbe et des Eaux (l'eau est l'attribut de l'hiver).
Les bouddhistes de l'Asie centrale se tournent vers le Nord lorsqu'ils veulent adorer le dieu du Ciel, celui-ci trônant généralement sur la Montagne du Pôle.

2) L'Est = Impératrice

L'Est est la région du Soleil Levant. Par analogie, c'est aussi la région du Printemps.
Le symbolisme de l'Impératrice associe l'Aurore, l'Etoile du matin (Vénus) et la floraison printanière.
Dans les litanies de l'Immaculée Conception, la Vierge est appelée la Porte du Ciel et de l'Orient.
Dans les contes de fées, la Princesse Aurore épouse le Ciel et donne naissance au Jour.
Les anciens mexicains identifient le lever du jour à la résurrection de l'oiseau Quetzal, dieu de la planète Vénus. Par ailleurs, il est bon de souligner l'origine étymologique du verbe orienter et s'orienter, qui n'est autre qu'orient.
S'orienter, c'est marcher vers l'orient, et, par extension, se lever, naître.
Et nous retrouvons là le sens authentique de la lame du Fou (l'Espace) qui est celui de marcher vers sa renaissance.

3) Le Sud = Empereur

Le Sud est la région du solstice d'Eté. Les jours atteignent leur maximum d'amplitude. En d'autres termes, ils recommencent à décroître (24 juin).
Le symbolisme de l'Empereur illustre assez bien la position du soleil à midi, au solstice d'Eté.
Dans le Yi-King, ou Livre des Mutations des anciens chinois, il est dit : "Ne sois pas triste. Sois comme le soleil en plein midi". Ce qui signifie clairement que lorsque le soleil a dépassé le point zénithal, il redescend naturellement vers la Terre.
Mais cette décroissance n'est pas une chute (au sens humain du terme), car c'est par elle que le processus de la jeunesse, du printemps, peut s'intérioriser dans celui du mûrissement propre à la période de la maturité (été). Autrement dit, les fruits ne naissent pas si les fleurs ne disparaissent pas.
Le rôle de l'Empereur (du solstice d'Eté) est donc d'unir l'Orient et l'Occident, l'Impératrice et la Papesse, ou encore la Femme et la Mère.
Cette volonté d'équilibre par sublimation constitue la problématique de l'Amoureux (lame 6). Sur cette lame, nous voyons l'Amoureux, c'est à dire le Fou du Tarot, qui paraît "hésiter" entre deux femmes. Ces deux femmes qui sont évidemment l'Impératrice et la Papesse ou, transposées sur le plan saisonnier, l'Orient et l'Occident.
Le but de l'Amoureux (futur Empereur) n'est certainement pas de choisir entre ces deux femmes, comme le voudrait l'interprétation conventionnelle, mais de réaliser un équilibre fondamental entre l'une et l'autre, entre l'Amante (l'Impératrice) et la Mère (la Papesse). Ce n'est qu'au prix de cet équilibre difficile entre l'amour profane (sexuel) et l'amour sacré (cosmique), entre le désir et l'abandon, que l'Amoureux deviendra Roi - que le jeune Soleil atteindra finalement son zénith, point de jonction de l'Orient et de l'Occident.
En réalité, il n'y a pas deux femmes sur cette lame, mais une seule, car l'Amoureux n'en épouse qu'une, l'Impératrice. La Papesse (la Mère) doit s'interpréter comme le résultat d'une sublimation de l'Impératrice (l'Amante) par l'Amoureux.
De la même façon, alchimiquement parlant, il n'y a pas deux natures, mais une seule, dont le "sage" (l'Amoureux du Tarot) doit savoir cristalliser l'énergie diffuse.
A ce titre, le Tarot rejoint la grande conception hindoue (et celtique) de l'Univers, qui fait de la Mère (la Déesse) la condition primordiale de l'évolution et de l'accomplissement masculins.

L'Impératrice n'est pas seulement la Porte de l'Orient, elle est l'Animatrice du processus de maturation considéré dans sa totalité.
C'est pour cette raison fondamentale qu'il faut envisager l'Empereur comme une résultante de l'Impératrice et non pas comme une simple complémentarité masculine. En d'autres termes, l'Empereur a son origine dans l'Impératrice, tout comme l'enfant a son origine dans la Mère.
Le Tarot est un système logique : il nous dit qu'il faut être Fou pour être Amoureux, et Amoureux pour être Roi. La démarche inverse est une absurdité, ou une régression. Et pourtant, c'est ce genre d'absurdité qui nous guette si l'on persiste à vouloir interpréter les lames dans l'ordre conventionnel.
Avec l'Empereur, Amoureux triomphant, principe du solstice d'Eté, s'achève la partie croissante de l'année, symbolisée par la Roue de Fortune et son sens de rotation (Est). Dès lors, le centre du Cercle l'emporte sur la circonférence (Roue) et nous entrons dans le domaine du Bateleur, dont le visage est évidemment tourné vers l'Ouest, preuve de son rapport avec la partie décroissante de l'année.

4) L'Ouest = Papesse

L'Ouest est la région du soleil couchant, par extension celle de l'Automne, étape marquant la progression de l'obscurité sur la lumière.
Dans toutes les traditions, cette région est celle de la Mort, du sommeil, de l'oubli, de la Maison (Précolombiens), voire du Paradis (Celtes). Ces idées surgissent du fait que le soleil, après avoir accompli son oeuvre annuelle, est censé rentrer chez lui, sous la Terre.
De même que l'Impératrice représentait l'Air et la croissance, la Papesse du Tarot représente la Terre maternelle et la décroissance. Elle est la Mère par excellence, en réalité le point d'impact de l'Ermite, comme l'Impératrice était le point d'impact du Fou, mais en sens inverse (cf diagramme). L'Ermite est en quelque sorte le Fou de l'Ouest, celui qui, par son mariage avec l'Impératrice, est parvenu à la situation d'Empereur, identifiant pour cela son propre "double" féminin (Impératrice) avec le principe féminin supérieur (Papesse). A l'inverse du Fou, son pendant, le parcours de l'Ermite est descendant, indice de déclin, d'une part, et d'autre part indice de facilité, d'aisance à maintenir le cap dans la bonne direction (= Chariot). Nous avons vu en quoi la phase décroissante de l'année (été-automne) n'était pas une chute, mais tout simplement la réalisation de la phase croissante (hiver-printemps).
L'Ermite ne fait pas autre chose que retourner à l'origine de toute vie, origine symbolisée par la Papesse, la Mère Cosmique. Le Fou "s'orientant" vers l'Impératrice représente la découverte de l'amour. L'Ermite s'orientant vers la Papesse (on devrait dire "s'occidant") représente la découverte de sa propre vérité - vérité de l'homme régénéré, réconcilié avec la Nature, ce que traduit précisément le symbolisme du Chariot, 7ème lame du Tarot.

samedi



L'itinéraire du Fou

lundi

La Rose des Arcanes

Source de l'analyse : le tarot Nicolas Conver, dix premiers arcanes.

Mon hypothèse de départ est la suivante : les dix premières lames du Tarot cachent une réalité astronomique fondamentale dont la Roue de Fortune serait la clé.
Si la Roue de Fortune représente la circonférence d'un cercle, on peut supposer logiquement que le Bateleur (l'Unité), première lame de la série, représente le centre du même cercle - position s'accordant d'ailleurs avec sa signification.
L'union des deux reproduit le symbole astrologique du soleil = un cercle pointé.
Cette figure signifie que la multiplicité des phénomènes possède un sens caché - de même que le cercle possède un centre.
Considérons maintenant les huit lames comprises entre le Bateleur (1) et la Roue de Fortune (10) :

1/ 23456789 /10

Papesse
Impératrice
Empereur
Pape
Amoureux
Chariot
Justice
Ermite

Je vais m'attacher à démontrer que ces huit lames intermédiaires forment une série privilégiée.
Considérons les quatre premières lames de cette série :

Papesse
Impératrice
Empereur
Pape

Nous constatons :

1) Un parallélisme entre :
- la Papesse et l'Impératrice
- l'Empereur et le Pape

2) Une complémentarité entre :
- la position de la Papesse et de l'Impératrice
- la position de l'Empereur et du Pape

Tout cela peut très bien s'expliquer si l'on considère la Roue de Fortune comme un schéma de l'évolution saisonnière et que nous disposions les quatre lames en question selon les quatre points cardinaux.
Comment procéder ?
Remarquons tout d'abord que le sens de la Roue de Fortune est le sens inverse de celui des aiguilles d'une montre.
En suivant le sens du Soleil, nous aurons le Nord en bas (Minuit), l'Est à gauche (Lever), le Sud en haut (Midi) et l'Ouest à droite (Coucher), "gauche" et "droite" s'entendant par rapport à la feuille.
Par analogie nous associerons du même coup le Nord et l'Hiver, l'Est et le Printemps, le Sud et l'Eté, l'Ouest et l'Automne.
Comment déterminer maintenant la position des quatre lames à l'intérieur du cycle saisonnier ?
La logique interne du symbolisme analogique nous conduit à penser que les Equinoxes (saisons d'équilibre) sont représentés par les figures féminines (Papesse-Impératrice) et que les Solstices (saisons maximales) sont représentés par les figures masculines (Empereur et Pape).
En effet, dans nombre de traditions (amérindiennes pour la plupart), le levant et le couchant, le printemps et l'automne dont associés à des déesses. La nature confirme étroitement ces correspondances : fleurs (printemps) et fruits (automne) sont des attributs spécifiquement féminins, tandis que semence (hiver) et sève (été) se rapportent à des valeurs plus masculines.
Reste à déterminer quelles figures exactement appartiennent aux saisons croissantes et décroissantes.
C'est le sens de la Roue de Fortune qui nous donne la réponse.
La Papesse est tournée vers la droite, elle se place donc à l'ouest, en automne.
L'Impératrice est tournée vers la gauche, elle se place donc à l'est, au printemps.
L'Empereur est tourné (très nettement) vers la droite, il se place donc au sud, en été.
Le Pape est tourné vers la gauche, il se place donc au nord, en hiver.
On a donc :

Solstice d'hiver = Pape
Solstice d'été = Empereur
Equinoxe de printemps = Impératrice
Equinoxe d'automne = Papesse

Considérons maintenant les quatre lames suivantes de notre série :

Amoureux
Chariot
Justice
Ermite

Nous voyons tout de suite que le parallélisme applicable aux quatre premières lames l'est beaucoup moins pour les quatre lames suivantes.
En effet, si le jeune homme de "l'Amoureux" et celui du "Chariot" ont en commun le fait d'être encadrés (en plus du fait d'être jeune et de sexe masculin), il n'existe par contre aucune similitude de forme entre la Justice et l'Ermite.
L'une est une femme assise et regarde de face, l'autre est un homme en marche dans la direction qu'indiquent la Papesse et l'Empereur, c'est à dire l'Ouest.
Aucun parallèle n'est donc possible entre ces deux lames. Et pourtant, il n'y a aucune raison pour que la logique saisonnière valable pour le premier quaternaire de lames (Papesse - Impératrice - Empereur - Pape) ne le soit plus pour le second quaternaire (Amoureux - Chariot - Justice - Ermite). Parvenu à ce stade, on peut se demander s'il n'est pas nécessaire d'aller chercher ailleurs dans le Tarot la clé du problème.
Or, il se trouve que non seulement cette clé existe, ce qui nous donne la solution du complément saisonnier, mais qu'elle est par surcroît une clé du Tarot tout entier.
Cette clé, c'est le Fou (le Mat) ou l'arcane sans nombre. En effet, le parallèle antithétique parfait de l'Ermite, c'est le Fou, auquel on peut attribuer le nombre zéro, cet arcane devenant alors le huitième de la série (0 + 8), en tant que zéro d'un cycle de sept.
Comme l'Ermite, le Fou est en marche, mais vers la gauche, c'est à dire vers l'Est, ou le Levant.
Le Fou, qui apparait dès lors comme un véritable initié, autrement dit un "débutant", complète ainsi judicieusement le cycle des huit lames saisonnières.

1er quaternaire : Papesse Impératrice Empereur Pape
2ème quaternaire : Amoureux Chariot Fou Ermite

Il nous reste à placer correctement le deuxième quaternaire de la série à l'intérieur du cycle saisonnier, les lames de ce deuxième quaternaire constituant évidemment les saisons intermédiaires.
Suivant la logique du premier quaternaire, le Fou et l'Ermite (personnages masculins) appartiennent aux solstices (Eté - Hiver).
L'Amoureux et le Chariot (personnages ambivalents) appartiennent aux équinoxes (Printemps - Automne).
Le Fou, tourné vers l'est et le levant (gauche) se situe après le solstice d'hiver, entre le Pape et l'Impératrice - position confirmant son rôle d'initié (le Fou vient du Pape et se dirige vers l'Impératrice).
L'Ermite, jumeau du Fou, se situe à l'opposé, c'est à dire après le solstice d'été, entre l'Empereur et la Papesse. L'Ermite est en effet tourné vers l'ouest et le couchant. Le Chariot est nettement tourné vers l'Ouest : il se place donc après l'équinoxe d'automne, entre la Papesse et le Pape.
L'Amoureux, jumeau du Chariot, se place de lui-même après l'équinoxe de printemps, entre l'Impératrice et l'Empereur.

Il existe d'ailleurs un moyen de retrouver infailliblement les quatre dernières positions, étant donné que les quatre premières sont connues.

Papesse (2) = automne implique Amoureux (6) = printemps
Impératrice (3) = printemps implique Chariot (7) = automne
Empereur (4) = été implique Fou (8) = hiver
Pape (5) = hiver implique Ermite (9) = été

A chacune des saisons du premier quaternaire correspond, dans le second quaternaire, la saison complémentaire.
On objectera que l'Amoureux regarde vers la droite et que, de ce fait, il devrait figurer dans la partie décroissante de l'année. En réalité, c'est le sens de la flèche tirée par l'enfant - côté coeur - qui traduit son appartenance à l'Est. Le fait qu'il soit tourné vers la droite est ici l'indice révélateur de sa tendance à marier l'Est avec l'Ouest, tendance qui s'explique aisément par la position cyclique de l'Amoureux (dernière lame de la phase croissante).
Ce qui est dit de l'Amoureux est valable pour le Chariot - son vis à vis. L'appartenance à l'ouest est indiquée par l'orientation générale de la lame ainsi que par le sceptre figurant dans la main droite du prince. Son rapport avec l'est - et par conséquent l'idée d'équilibre - est suggéré par la présence des deux têtes féminine et masculine lui servant d'épaulettes.

Notre série saisonnière est maintenant parfaitement ordonnée.
Nous voyons comment, à partir d'indices apparemment vagues tels que le sens indiqué par la Roue de Fortune, la position des personnages et l'existence de certaines complémentarités, il est possible de reconstituer un mécanisme saisonnier cohérent - ce qui simplifie considérablement (en la généralisant) la vision traditionnelle du Tarot.
Car tel est, à n'en pas douter, le sens matériel qui se dégage de la Roue de Fortune.
Les hommes de l'antiquité et du Moyen-Age étaient trop préoccupés d'astronomie pratique (calendrier, fêtes agricoles) pour que ces notions simples soient absentes d'un "livre" aussi riche en significations que le Tarot des Imagiers.

dimanche

L'énigme de la Roue de Fortune

Source de l'analyse : le tarot Nicolas Conver, dixième arcane majeur.

La roue de fortune est une image très répandue dans l'iconographie médiévale. L'esprit populaire l'associe aux vicissitudes de l'existence et du sort. D'une façon plus abstraite, nous dirons qu'elle représente le cycle astronomique apparent : ascension - équilibre - chute.
Cette trinité peut s'entendre à tous les niveaux de type évolutionniste ou cyclique :

printemps - été - automne
chaud - tiède - froid
naissance - maturité - vieillesse
thèse - antithèse - synthèse

Les exemples ne manquent pas, pour la simple raison qu'ils mettent en scène ce que tout un chacun appelle un peu superficiellement : la Vie.
La Vie, c'est la triple déesse des anciens Celtes, dont chacun des trois aspects représente une phase de la Lune. Son essence est éternelle et insondable, à l'image du serpent des alchimistes qui se mord la queue.
Tourner indéfiniment en repassant indéfiniment par les mêmes phases, tel est le message apparent de la roue de fortune, abondamment développé par tous les commentateurs du Tarot, message dont je me suis moi-même servi pour construire le cycle des huit lames saisonnières (voir plus loin).
Pourtant, si l'on est observateur et quelque peu pratique, il est facile de s'apercevoir que cette roue ne peut pas tourner. En effet, le montant gauche manque. Ce qui fait qu'immanquablement, non seulement la roue ne tournera pas, mais qu'en plus elle s'écroulera.
Si l'on ajoute à ce détail le fait que l'ensemble tout entier repose sur de l'eau, on est en droit de s'interroger sur le vrai mobile des imagiers.
Il y a évidemment un second message à discerner dans cette lame, de lecture moins facile que le sens apparent et qui porte essentiellement sur l'idée d'une chute.
Cette idée se confirme si l'on tient compte du fait que le montant de l'axe manque du côté où le personnage est en train de tomber. Autrement dit, allégoriquement, le personnage est censé tomber parce que l'axe de la roue fait défaut.
Voilà, selon nous, le véritable sens du dixième arcane majeur, celui que les imagiers voulaient précisemment nous faire découvrir : pour que la roue puisse tourner, pour que le système soit efficace, il faut stabiliser l'axe de la roue.
Entendons : il faut un centre.
C'est une simple question de mécanique : si nous recherchons la stabilité sur la périphérie du cercle, comme c'est le cas pour le petit démon du centre de l'image, la roue, comme privée de centre, s'effondrera, et le personnage tombera.
Si, inversement, la stabilité est obtenue par le centre, en consolidant l'axe manquant - ce qui revient à actionner la manivelle - alors la roue tournera et le personnage ne tombera plus.
Voilà comment les imagiers du Tarot, soi-disant naïfs, s'y sont pris pour nous expliquer que l'essentiel n'était pas à l'extérieur, mais à l'intérieur du Monde, c'est à dire en nous-même.

L'ordre intérieur du Tarot de Marseille

On prend tous les couples de nombres complémentaires à 5, de 0 à 9.
On a :
0/5, 1/6, 2/7, 3/8, 4/9, 5/0.

Ensuite, on les classe en fonction du pentagramme (étoile à 5 branches). Chaque côté du pentagone correspond à la base de l'un des 5 triangles du pentagramme.
La formule est 5 + 3 (= 8).

Pour les nombres de 0 à 9, cela donne :

0 +5 +3 +5 +3 +5 +3 +5 +3 +5

soit :

0/5/8/13/16/21/24/29/32/37

On prend les restes de la division par 10 :

0/5 8/3 6/1 4/9 2/7

Ces 5 couples permettent la construction du carré magique de 9 :

0/5
8/3
6/1

4/9
2/7
5/0


5 au centre.

4 - 9 - 2 - 7

6 - 1 - 8 - 3

(l'addition des termes de chaque série donne 10).

4 9 2

3 5 7

8 1 6


La formule (5 + 3), appliquée à tous les nombres de 0 à 22, nous permet de construire l'ordre intérieur du Tarot, constitué de 4 séries de nombres :

1) 0 - 5 - 8 - 13 - 16 - 21

2) 3 - 6 - 11 - 14 - 19

3) 1 - 4 - 9 - 12 - 17 - 20

4) 2 - 7 - 10 - 15 - 18

Les arcanes 21, 19, 20 et 18 sont les portes du Tarot. Ils représentent respectivement :

- L'équinoxe de printemps (21, le Monde).

- Le solstice d'été (19, le Soleil).

- L'équinoxe d'automne (20, le Jugement).

- Le solstice d'hiver (18, la Lune).


Ainsi, toute lame majeure du Tarot possède son complémentaire :

0/1
2/3
4/5
6/7
8/9
10/11
12/13
14/15
16/17
18/19
20/21

Ce classement nous autorise à attribuer le nombre 8 à la lame du Fou (complémentaire de l'Ermite), et 0 à la lame de la Justice (complémentaire du Bateleur).
On peut concevoir 8 (la Justice) comme un "harmonique" de 0, puisque 8 modulo 8 = 0.

C'est donc la Justice (5+3) qui préside à la structure du Tarot.

NB : rappelons que 5 et 3 sont les deux premiers nombres de la suite de Fibonacci dont le rapport est proche du nombre d'or (1,6).

vendredi

Les mots cachés dans "Tarot de Marseille"

"TAROT DE MARSEILLE" contient les mots suivants :


ADAMITE
AEROSTAT
AEROLITE
AIRELLES
ALEATOIRE
ALTERITE
ALTIMETRE
ALTISTE
ARAIRE
AMAS
AMORALITE
ARATOIRE
ARDOISE
ARMORIALE
AROMATES
ARROSEE
ARTERIELLE
ARTISTE
ARTROSE
ASTARTE
ASTEROIDE
ASTRE

ASTRAL
ASTROLATRIE
ASTROMETRIE
ATELIERS
ATOMISER

ATTELER
ATTIRER
ATTISER
DALLES
DAMIERS
DAMOISELLE

DATAIRE
DEISME
DELIER
DELIRER
DELTAS
DEMAILLER
DEMAILLOTER
DEMELER
DERAILLER
DERME
DESALTERER
DESERTER
DETAILLER
DETARTRER
DIAMETRAL
DIAMETRE
DIATOMEES
DIORAMAS
DORSALE
DRAMATISER
DROLERIES
EDITER
EMAIL
EMAILLER
EMIRATS
(H)ERMES
ERMITES
ERODER
EROTISER
EROTISME
ESMERALDA

ETALIERS
ETALS
ETAMER
ETATS
ETIRER
ETOILE
ETOILES
ETOILEE
ETOILEES
IDEAL
IDEELLES
IDOLATRER
IDOLES
ILLETTRES
IRREELLES
ITERER
LADRERIES
LAMASERIE
LAMES
LATERALES
LATERALITE
LETTRES
LIERRES
LISERER
LITTERALES
LITTORAL
LOTERIES
MADRIERS
MAESTRO
MAILLER
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ROSIERE
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TAILLER
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TETRAEDRES
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TIRER
TITRER
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TOLERIES
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TORES
TORDRE
TORSADER
TORTILLER
TOTAL
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TRESOR
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TRIMARDS
TRIOLETS
TRIREMES
TROLLS
TRIER
TROIS
TSAR



Les mots en italique ont un rapport plus ou moins direct avec l'alchimie.